Chroniques

“Femme qui rit va t’elle (vraiment) au lit?”

marilyn

 

«…et c’est là que j’ai sorti mon nez rouge de ma poche de veste »

Eclat de rire de la Belle tant convoitée. Ses dents rayonnent telles les facettes polies du diamant que vous espérez qu’elle souhaitera peut-être que vous lui glissiez un jour au doigt, mais cela est déjà une autre histoire. Elle a la beauté singulière des femmes de goût, rayonne. De ses mouvements exhale l’Ambre de Serge Lutens. C’est celle qu’il vous faut, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Et puis, pierre précieuse ou pas, un coït dans les règles de l’art entre adultes consentants, ce serait déjà très satisfaisant.

Pour le moment, vous constatez que votre méthode d’approche longuement rôdée auprès de ses camarades du sexe faible fonctionne enfin. Oui, c’est bien sa main douce aux ongles vernis qui se déroule sur votre avant-bras, c’est bien dans son regard profond que se reflètent vos yeux, c’est le son de sa voix que votre cerveau télécharge automatiquement dans votre bibliothèque musicale du siècle, aux côtés de Neil Young et de Jack Of Heart.

Vous le sentez bien, depuis quelques semaines, elle semble vous attendre à la machine à café. Elle est délicatement vêtue (à votre attention?), soutient votre regard et n’est pas avare de clins d’oeil lorsqu’au détour d’un couloir ou d’une baie vitrée, vous vous croisez, malgré le tourbillon de la vie professionnelle ou sociale à la faveur desquels vous vous êtes rencontrés.

Alors, ferrée?

Pour répondre à cette question au plus vite, et vous éviter de vous retrouver devant un Conseil disciplinaire extraordinaire, voire au tribunal pour délit sexuel, ou, pire, d’être éconduit sur la place publique dans votre beau costume anglais et souliers Church’s acquis spécialement pour l’occasion, revenons à la génèse de la Femme moderne.

La lecture, l’écriture, la régulation de la fertilité, la musique, le droit de vote, autant de domaines et libertés où les femmes excellent et où l’homme n’a plus le privilège exclusif. Il est loin, le temps où Amantine Aurore Lucille Dupin signait ses œuvres George Sand afin d’éviter la vindicte de ses pairs écrivains. Plus d’époux dévoué afin de faire états de précieuses avancées scientifiques tel Monsieur Curie pour son illustre épouse. La femme est devenue savante, cela est certain. Quoi, vous l’aviez compris depuis des lustres ? Bien, bien…Dès lors, pourquoi tant d’hésitations devant votre Belle ?

Il semble que votre cogito ait saisi bien avant votre instinct de chasseur que la femme s’est ancré solidement dans son rôle d’animal politique. Et, comme tel, elle évolue dans différents cercles, cherchant parfois partenaires ou, plus trivialement, un entourage amical. Et que font les amis ? Ils échangent sur diverses thématiques, se trouvent des points communs, se lancent des piques innoffensives, se touchent le bras, l’épaule, pour appuyer un propos ou une confidence, plaisantent, rient à gorge déployée. Oui ! La femme aime rire, non pour flatter votre ego de mâle hésitant mais parce que le rire et la camaraderie font partie intégrante de sa nature, tout comme vous.

Cessez donc vos billevesées d’un autre âge, et, avant de vous fourvoyer honteusement en prenant votre Douce pour une sotte qui n’aurait pour unique body language révélateur qu’un simple élan naturel du corps face à un propos effectivement hilarant (oui, vous parvenez à être drôle, rassurez-vous ! Du moins, à défaut de séduire, héhé), relisez donc les lettres de Victor Hugo à Juliette Drouet (www.juliettedrouet.org). Dès lors, vous aurez le bagage nécessaire pour prolonger votre cour plus adroitement et, de là, rechercher d’autres signes plus probants de la possibilité d’une ile, avec elle pour unique partenaire de solitude.

Haut les cœurs!

Crédit photo : @pixers.fr

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