Arts

Marathon haïkus

Les feuilles mouillées

Figées sur la fenêtre –

Chagrin d’automne

Depuis ma chambre

Le ciel chargé gronde –

J’ouvre mon livre

Le vent se lève

De nos corps enlacés

Reste le souvenir

Plus de cartouches

Depuis la forêt rousse

Le cerf respire

Sous le soleil froid

Tu étais ivre d’été

Qui nous le rendra ?

Près du rivage

Frontières hermétiques

Des cris à fleur d’eau

La lune se couvre

Dans le fondu des ocres

J’étreins la brume

Lèvres calfeutrées

Sous une muraille azur

Seuls tes yeux disent

Lumière bleue

Mes yeux rivés à l’écran

Mon cœur en mute

Blottis dans mon lit

Toutes les saisons à venir

Seront les nôtres

Sur la terre ocre

Je ne vois plus les traces

De nos pas perdus

Vaste ciel rose

Les ombres se dissipent

Je me réchauffe

Café et cognac

Un mug en verre fumé

Ivresse feutrée

Les lèvres serrées

Enfouies dans l’herbe dorée

Vœu pieux et muet

Chaude nuit d’été

Ta langue au goût de pastis

Ma gourmandise

Heure de pointe –

Entre les herbes grasses

Foule de nombrils

Valises rouillées

Trois saisons en suspension –

Année magique

T’écouter rire

Sur ma boîte-vocale

Comptine hantée

Brume du matin –

Le chat blanc s’époumone

Sur le toit fumant

La canicule –

Sur le bitume en feu

L’ombre sautille

Et de l’ocre au noir

Ce ciel grave et furtif

Me ressemble bien

Lumière bleue

Une hypnose intime –

Nos solitudes

Au chou mal aimé

En te parant de kale

Soudain, la fame

Aux embruns j’offre

Tous les mauvais souvenirs

Et les bons souvenirs

Toucher à l’envi

Écourter les distances

Et revoir Paris

Sombres augures

Un ciel déchiré d’or –

Le cri du monde

Ce que je garde

La ville frénétique et

Tes yeux bleus d’enfant

Les saisons glissent

Le sablier se vide –

Tu vois, tout passe

Au soleil d’été

Je préfère narguer avec toi

Les nuits trop longues

J’aime tout de toi

image : Eberhard Grossgasteiger

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