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TOPS – I FEEL ALIVE
Elégant et savamment rétro, le quatuor montréalais parfait sa science de l’indé-pop nostalgique. Oh hello Montréal! Si le potentiel indie-pop de nos cousins d’Outre-Atlantique ne devrait plus être à démontrer (amour de miel pour Silenzio par Le Couleur, avec qui j’ai déjà eu la joie d’échanger), on aime jouer à se faire surprendre par des groupes dont le niveau de maîtrise de leur sujet laisse songeur. En ce lundi, on doit la première claque de la semaine à TOPS, et à son dernier opus, I Feel Alive. Parce qu’en ces temps de tétanie contrainte, se rappeler des mouvements de notre corps au son d’une rythmique 70’s estivale, superposition d’ambiances ultra-lustrées…
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Rencontre : LE COULEUR
Interview parue pour la première fois dans Beware Mag, le 26/06/2018. On décèle une saveur douce-amère dans le son de ce groupe inspirant, adepte d’une french touch fière de sa frénésie distinguée. Réinventer la pop passe chez eux par des mélodies éthérées, avec cette désinvolture qu’on leur envie tant. Chez Le Couleur, la palette tire sur le bleu noir et la confrontation au succès apaisée. Rencontrer les membres du groupe montréalais, c’est comme faire le plein d’ondes créatives, au rythme d’un échange qu’on voudrait étirer, encore. A l’occasion de leur dernière tournée parisienne, aux couleurs (héhé) de leur dernier opus P.O.P, classieuse sérénade disco dansante et nostalgique, nous avons rencontré…
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Oliver Proudfoot redessine la courbe des nuages avec Oregon Grey
Dans les déferlantes de nouveautés prêtes à en découdre avec l’écosystème luxuriant du stream, on en oublierait presque de prendre plaisir à écouter, réécouter, piste après piste, les toutes premières créations d’un artiste en particulier. Se rappeler du temps où l’on s’immergeait dans ce morceau-là des heures durant, juste parce qu’il savait se déposer avec la précision d’un orfèvre sur cette joie, ce tourment. Oregon Grey est de cette trempe. Il a la saveur de ces après-midis que l’on souhaiterait infinis ; il porte une certaine innocence estivale, la tiédeur d’une paume contre notre épaule, un peu éblouis par le soleil déclinant. L’Australien Oliver Proudfoot n’en est pas à son…
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Oracle Sisters capture la lumière avec “Spotlight”
Quand je pense qu’on a failli passer à côté de cette sortie… La faute au grabuge ambiant et autre confinement déconfit. En me débattant dans la jungle luxuriante de la boîte mail des Gens Pressés, entre deux spams me promettant une fonction érectile parfaite et un énième orphelin proposant une part non négligeable de son héritage, j’en aurais presque supprimé l’invitation à jeter un œil au nouveau clip de mon coup de cœur 2018 (attendez…déjà ?), Oracle Sisters. Je vous avoue éprouver une certaine joie à évoquer ici, avec vous, un groupe non encore happé par les médias mainstream. Soudain, je me sens l’âme d’un chercheur ; le Pasteur de…
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“Traffic Lights” de Victor Solf : balade nocturne
Ce qui me bouleverse toujours, en matière de musique, c’est la manière dont celle-ci parvient à s’installer au bon moment dans ma vie. Pourquoi aujourd’hui, pourquoi cet instant-là, alors que la pluie claque contre les vitres de mon appartement, et que le meilleur choix possible semble de me confronter à mon canapé, dans une lutte perdue d’avance ? Traffic Lights est de la veine de ces titres qui s’impriment pour toujours dans nos instants intimes parce qu’il porte en lui toute cette pulsion, cette espérance indicible, aussi déterminés qu’incertains que nous sommes à revêtir nos frêles armures, prêts à affronter les défis vers lesquels nous portent nos petits cœurs vaillants. Dans…
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BELVOIR, le groupe que tu aurais voulu monter
On continue l’exploration de cette scène française qui nous plaît, aride, abrupte, sans aucun égard pour le consensus, avec un groupe de parisiens monté à Bristol. Il y a une tourmente brillante dans le titre Les Incendies, extrait du premier EP du groupe Belvoir, une odeur de bois fumé. La gorge brûle, les yeux pleurent, mais on y va tout de même, pour le chant scandé et les atmosphères luxuriantes qui semblent s’évader d’un cauchemar inavoué de Charles Dickens. C’est pas mal donne à entendre tout ce que notre époque fait de mieux, et confine à prendre crânement son pied sur fond de transe rock. On espère souffler avec A Table…