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[De retour du musée] MALI TWIST, Fondation Cartier, Paris 14ème
Le continent noir est à l’honneur à Paris cette saison avec une rétrospective consacrée au photographe malien Malick Sidibé (1935-2016), vingt-deux ans après l’exposition qu’avait présentée la Fondation en 1995, inédite à l’époque. Né en art comme on entre en religion, celui que l’on surnomme l’œil de Bamako a su poser, sa vie durant, un regard aussi tendre que fervent sur ses contemporains. Sillonnant les bals poussières et les surprises-parties, armé de son appareil Brownie Flash, il se fait connaître en immortalisant les dieux et déesses des nuits chaudes bamakoises, entre frénésie yéyé et nouvelles indépendances. « Le noir et blanc, c’est la vie » Né en 1935 à Soloba, village du…
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[Une déclaration à] Nicolas Fargues : à l’épreuve de la mélancolie
Paris XIVe, l’après-midi, l’été, une terrasse de café coincée entre le boulevard et la bouche de métro. Mon amie Lisa et moi devisons : faner nos plus belles années à user nos mom jeans à l’ombre d’un amphithéâtre frappé d’un éclairage au néon que les morgues les plus modernes envieraient, plus qu’assez. Le nez plongé dans la crème de mon café, je croise le regard d’un passant, quarantaine sportive. Coup d’œil furtif, je me décompose, ma mémoire photographique fait son œuvre. A ma mine livide, ma comparse s’inquiète. A peine ai-je la force de balbutier : NI.CO.LAS.FAR.GUES.OH.PU.TAIN. « Qui c’est ? Tu le connais ? – J’aurais aimé… – Vas-y, fonce alors, va le saluer !…
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#MecFragile
#LooseRoyale : Il ne cherche à être ni séduisant, ni désirable. Dégaine mi has-been, mi-hipster (synonyme?), il aurait pu inventer les claquettes-chaussettes sans même s’en apercevoir. Il ne sait pas plaire, et cette ignorance-là est d’une efficacité redoutable. Sur vous, en tout cas. #RencontreEnTarifChômeur : Vous le croisez, enfoncé dans son siège, lors d’une séance de ciné matinale (5 euros) désertée de tous sauf d’un couple de retraités ensommeillés (gratuit pour les détenteurs de la Carte senior). Il vous a repérée, mais préfère se plonger dans l’admiration de son emballage vide de Twix (échantillon gratuit), moins risqué. Il finira par vous offrir un expresso Selecta (40 cents). Le sachet de madeleines (1,50…
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Le Son by Les Gens Pressés #2
Enfin ! Tout chaud, bien barré, fièrement indé, follement éclectique comme un frigo post réveillon de Noël, la playlist est de retour pour un deuxième round ! Le rendez-vous sera désormais mensuel et vos recommandations sont bruyamment attendues. La thématique de ces 16 titres sélectionnés tendrement, comme un cubi chez Lidl une fin de mois : l’amour sexy/collant/fiévreux/distant/sur la fin/ébloui/gênant/apaisé. A vos casques… [youtube https://www.youtube.com/watch?v=videoseries?list=PLnAWUgZ13UTAPIJXKBLA8SI5RHfuAE_aF&w=560&h=315]
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[J’ai essayé pour vous] Entretien avec un contrat à durée déterminée.
“Signe!” “Je sais pas, j’ai comme un doute…” Un long silence. Je n’ose pas le regarder dans les yeux, alors, je fixe un point juste au-dessus de son épaule, histoire de donner une impression de concentration intense. Je pense que je louche un peu, du coup. Est-ce que vous comprenez notre positionnement ? Je n’ai rien écouté, et pour cause : je crève de chaud. Et puis j’ai faim, rapport à mon régime express afin de rentrer dans ce tailleur-spécial-entretien que je n’avais pas ressorti depuis des lustres. Ma veste me serre sous les aisselles, ma ceinture me broie le ventre, mes pieds, comprimés dans les escarpins de ma pote Myrtille…
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Au corps de l’été
L’été, je l’attends comme un Graal infini, le couronnement de tous mes efforts de l’année. Parce que cet hiver, les coquillettes-gruyère n’ont pas eu raison de moi, oh non, pire encore, elles m’ont littéralement possédée, me faisant muter en über bonhomme Michelin rose, les poches pleines de Kinder Bready (œuvre du démon), un green-smoothie (pour les légumes) verrouillé à la main, tout en me fracassant au plafond de verre que représente l’inégalité salariale homme-femme. J’ai méprisé les chouquettes mais les pizzas, mes amis, les pizzas devant une bonne série…renie ton père et ta mère pour la quatre fromages du jeudi soir, comme dit l’adage. Une année durant laquelle j’ai cédé…