Oracle Sisters capture la lumière avec “Spotlight”

Quand je pense qu’on a failli passer à côté de cette sortie… La faute au grabuge ambiant et autre confinement déconfit.

En me débattant dans la jungle luxuriante de la boîte mail des Gens Pressés, entre deux spams me promettant une fonction érectile parfaite et un énième orphelin proposant une part non négligeable de son héritage, j’en aurais presque supprimé l’invitation à jeter un œil au nouveau clip de mon coup de cœur 2018 (attendez…déjà ?), Oracle Sisters.

Je vous avoue éprouver une certaine joie à évoquer ici, avec vous, un groupe non encore happé par les médias mainstream. Soudain, je me sens l’âme d’un chercheur ; le Pasteur de la musique, c’est m…ok, j’arrête ici.

On retrouve Julia Johansen, Christopher Willatt et Lewis Lazar aussi enjoués qu’à l’époque d’Always : des riffs de guitare au classicisme addictif, bordés de chœurs soufflés à fleur de mélodie subtilement folk. Si je déteste les parentés faciles, il est quasiment impossible de ne pas songer à Papooz, pour cette pincée indie désinvolte qui fait le tout.

Le clip réalisé par Victoria Lafaurie et Terence Connors laisse entrevoir le groupe perdu dans un bar de nuit, interlope comme on les aime. Les corps s’échauffent, les sourires se confondent. A la faveur d’un clair-obscur rougeoyant – magie du 16 mm – de nouvelles alliances se dessinent, le temps d’une danse ou d’une cigarette tirée par des lèvres différentes, soudain siamoises.

Si l’insouciance paisible de Spotlight nous ramène à des jours heureux qu’il nous tarde de retrouver, il a également le talent de nous laisser glisser vers une sensualité indolente, malgré nos pyjamas chiffonnés (à ceux qui confinent en jeans : que voulez-vous prouver, hum ?).

On s’accorde donc un instant de quiétude pure, alangui sur le canapé le plus moelleux à disposition. L’oracle a parlé.

Oracle Sisters, Spotlight (The Orchard Music/BMI)

Images@Oracle Sisters