• Chroniques

    A boire!

      On s’est juré de ne plus boire que de l’eau bien limpide en soirée. Et non, la vodka ne peut pas être une candidate à cette abstinence. Un panaché, à la rigueur, mais cela fait tellement alcoolique repenti ou adolescent en goguette qu’on préfère le siroter sans plaisir lors des apéros en famille, à la table des enfants. On s’est donc mis au Cola. C’est bien, le Cola, tout le monde aime son petit goût de caramel et ses extraits de végétaux…végétaux. Et puis le sucre réconforte les coeurs solitaires, c’est bien connu. Bon, le diabète est un présent fréquent dudit breuvage mais qui aime bien insuline bien, non?…

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    Le bronzage des autres ne passera pas par moi

    Il est une réalité que, chaque année, nous nous efforçons en vain d’ignorer. On trottine dans la grisaille, on empile plusieurs gilets sous notre pardessus de printemps avec un sourire de façade… Mais, rien à faire, elle est bien là, cette petite joue hâlée de la voisine du sixième, à nous narguer du coin de l’oeil, tout comme cette marque de bronzage ridicule rapportée de Saint Malo par votre collègue, qui n’hésite pourtant pas à l’exhiber, avec une assurance que vous ne lui connaissiez pas. Vous avez la goutte au nez en plein mois de Mai ? Vous ne vous nourrissez plus que de fruits frais et de salades composées (les…

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    « Très chère Mademoiselle,

    J’ai abandonné l’idée de vous contacter via Facebook (trop adolescent), Hotmail (trop relation adultère). Et essayer de trouver l’adresse de votre domicile m’aurait donné l’air d’un pervers. J’ai donc opté pour une missive rédigée par mes soins (dans le cas contraire, je connais un vieux monsieur dans mon immeuble qui fait cela très bien, quarante-cinq cents la ligne), et remise au bistrot que nous avons en commun. En toute simplicité. J’imagine très bien le petit sourire de ce cher Jean-Michel en vous déposant l’enveloppe avec votre café du matin. Mademoiselle, il faut que j’en vienne très vite au fait, parce qu’attendre un jour de plus serait pure torture. Cependant, la…

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    « Let’s talk about sex»

    Et, à ce titre, rien ne vaut une immersion en terrain inconnu. Du courage. Je m’interroge sur la situation des livres interdits. Entre la section « Développement personnel » et « Naissance », je localise un micro rayon, une colonnade de cent quatre vingts centimètres sur quarante. Une fantaisie face au colossal rayon Régime-minceur et, lui faisant face telle une réponse/une cure, le secteur « Cuisine ». L’ultime pugilat entre bonne chère et mauvaises graisses, un délice de paradoxe. La place semble désertée, juste quelques futures mamans et des chefs de rayon affairés. Pourtant, j’hésite: ne devrait-on pas attendre la bonne rencontre avant de se lancer dans de telles lectures ? Et si cela me renvoyait à…

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    « Devenir adulte? Vraiment?»

    Ce n’est pas une urgence, pas le dernier short en dentelle du printemps et, pourtant, cela nous est seriné depuis notre naissance, grâce à un marketing implacable: quand tu seras grand, toi aussi, tu seras, toi aussi, tu sauras. Alors, qu’est ce qu’on attend ? Enfant, on aspire à décrypter les conversations d’alcôve des parents tout comme celles des escargots, la main en cornet autour de l’oreille: comment font-ils pour se comprendre, en parlant aussi bas? Le temps passe : nos préoccupations adolescentes prennent le dessus et il n’est rien de plus fondamental que d’écouter du son le plus fort possible, porter des Van’s © et embrasser Léo, redoublant de Terminale S…

  • Chroniques

    “Souffrir pour être belle, je n’ai pas envie, c’est grave ?”

    Souffrir ne signifie bien entendu pas faire souffrir autrui, notamment en portant des bottes cavaliers sur un baggy usé. Bref. Et d’abord, de quelle souffrance parle t-on ici? La cire brûlante, la pince qui arrache le poil ET la peau, le recourbeur qui ourle la pupille définitivement, le vernis dont les effluves feraient tourner de l’oeil une foule privée de l’odorat, les talons qui nous permettent de découvrir des moyens insoupçonnés de perdre l’usage de nos pieds? Cet adage démentiel de vide aurait-il pour couronnement ultime la remarque d’un improbable quidam qui aurait, ô miracle ! noté le brio de notre nouvelle toilette, nouvelle coiffure? Ladite souffrance inclurait alors les compliments…