Chroniques
-
La chaise
Une rencontre autour d'un verre, qui ne l'a pas déjà vécu ? Pourtant, à chaque fois, c'est comme si c'était la première. On croise les doigts pour ces deux-là...
-
A nos amitiés
Avec l'âge, les amitiés évoluent, n'en déplaise à notre complexe d'abandon. Pour un meilleur rapport à soi ?
-
Le pain quotidien
Elle a enfin réussi sa première miche. Personne ne pourra lui ôter cette victoire, aucune critique, pas de moue dubitative. Elle l’a modelée de tous ses doigts boudinés par l’exercice répété du pétrissage depuis près de trois mois. Elle l’a donc vaincue, son angoisse de la farine (semi-complète). Adieu, les sueurs froides en pleine nuit, réveil brutal pour un oubli de levure boulangère, ou pour une température de pousse pas assez tiède, au fond du four, la cuisine toujours en état de siège permanent. Elle a fini par s’accoutumer à la compagnie de ses ustensiles de cuisine, elle qui n’a jamais supporté le moindre rapport de proximité avec un mixeur…
-
Être Noire, c’est être vivante
Avec le sursaut social et politique qui bouleverse enfin le monde, ces dernières semaines, j’ai entrepris d’entamer une réflexion autour de mon identité métisse, Noire, et sur la manière dont je l’avais intégrée, depuis l’enfance. Aujourd’hui, il est question de se positionner, de faire porter sa voix, et, pour ma part, de révéler un peu de ce que j’ai pris soin de conserver pour l’intime, l’initié.e, l’allié.e, tout au plus. Après avoir griffonné des brouillons pendant plusieurs jours, j’ai fini par me retrouver dans un texte ; cependant, en le relisant, j’ai eu envie de le porter vocalement, qu’il soit identifiable, réécouté. Dire haut et fort fait partie du processus…
-
Note de fond
Elle n’aurait jamais dû lui offrir cette eau de parfum.Tout le monde semble la porter. Tous les passants, un ado dans le bus, ses collègues, le boulanger, sa voisine, tout le monde.
-
Le monde d’après
Presque dix minutes qu’il s’acharne sur la sonnette de l’immeuble, déchirant la quiétude de son exil confiné. Elle pourrait lui ouvrir, songe t’elle depuis son poste d’observation (sa terrasse, tenant plus du boudoir que d’un espace de verdure savamment aménagé ). Il a l’air si fier, le pauvre, avec son t-shirt blanc, son chino fraîchement repassé et ses Birk élimées, qu’elle se sent presque coupable. Mais, avec son placard à provisions débordant de victuailles, ses abonnements à des plateformes musicales et de films, sa bibliothèque pleine à craquer, elle n’ose pas lui annoncer qu’elle a décidé d’annuler le reste de l’année à venir. Rien que ça. Elle mord dans une…