Sous le soleil de G.Kero
Le paradoxe de la mode, c’est cette soif inextinguible d’un beau intemporel mais passionnel, et ainsi, inévitablement voué à l’éphémère. C’est cette quête du bien-être, du tissu au tomber parfait, de l’élégance confortable et du détail qui fait la différence.
En fondant le label G.Kero, Marguerite et Philippe Bartherotte parviennent à transmettre une certaine vision de la dolce vita : originaires du Cap Ferret, leur mode est l’expression même d’une douceur de vivre toute en désinvolture, avec des coupes classiques soulignées d’illustrations à la délicatesse solaire. Il y a une mélodie murmurée dans ces motifs déposés à même l’étoffe, un goût pour le rêve éveillé, une nostalgie des jours heureux passés et à venir.
« On construit quelque chose qui restera après nous et savoir qu’on fait ça, c’est hyper rassurant. »
G.Kero pour Encore Magazine
C’est presque une évidence si le duo s’est fendu d’un coup de cœur profond pour la photographe Alice Moitié, qui capture les collections, au fil des saisons, silhouettes graciles et fières, teintées de mélancolie, sous une lumière qui irradie tout.
Doudounes, sweats, t-shirts, kimonos, pantalons, débardeurs…pour femme, homme, enfant…les propositions de G.Kero sont diverses et studieuses, la pièce maîtresse restant, sans conteste, le chemisier, auquel ont déjà cédé Kate Moss, Emily Ratajkowski, The Dø, Elle Fanning, Cara Delevigne, Alexa Chung…C’est qu’avec un nom emprunté à un court-métrage de Jan Kounen, il ne fallait qu’un pas pour accéder aux étoiles…
La marque s’est développée autour des dessins de Marguerite (passée par l’Ecole de La Cambre) : c’est dire combien la mode, si elle embellit, raconte surtout une histoire. Le temps du porteur rejoint celui du créateur, pour une conversation des plus passionnantes, et sans doute jamais vraiment élucidée. Porter du G.Kero, c’est avoir l’audace d’affirmer toute la sensibilité et la poésie que nos virées secrètes recèlent.
Crédit photos : Alice Moitié / Portrait des créateurs : Marie Ouvrard.
(Cet article a été publié pour la première fois sur le site de Beware, le 6 mai 2019)