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“Souffrir pour être belle, je n’ai pas envie, c’est grave ?”
Souffrir ne signifie bien entendu pas faire souffrir autrui, notamment en portant des bottes cavaliers sur un baggy usé. Bref. Et d’abord, de quelle souffrance parle t-on ici? La cire brûlante, la pince qui arrache le poil ET la peau, le recourbeur qui ourle la pupille définitivement, le vernis dont les effluves feraient tourner de l’oeil une foule privée de l’odorat, les talons qui nous permettent de découvrir des moyens insoupçonnés de perdre l’usage de nos pieds? Cet adage démentiel de vide aurait-il pour couronnement ultime la remarque d’un improbable quidam qui aurait, ô miracle ! noté le brio de notre nouvelle toilette, nouvelle coiffure? Ladite souffrance inclurait alors les compliments…
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“Pourquoi le bon mec ne se trouve jamais dans le bon wagon?”
…sachant que le seul wagon qui existe reste le nôtre, retraçons ensemble le postulat de départ. Il y a de ces jours où l’on se sent particulièrement prête à séduire et à être séduite. Tout a été mis en œuvre: les ongles sont sertis de la bonne teinte, notre crinière, aussi souple que dans une réclame, glisse voluptueusement sur notre front. Notre émail dentaire devient un phare dans la brume matinale, les piétons dansent au son de “Let’s dance” sur notre passage, les voitures nous laissent traverser au feu vert et klaxonnent comme pour un mariage. Oui, il y a de ces jours où notre potentiel à choper ne fait…
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« Fréquences » : d’écorce et de cuir
On pénètre dans l’exposition de Jane Puylagarde comme on entre en religion : tout ou rien. Oeuvres magnétiques, le motif se fait sobre, rugueux. Les analyses érudites et compassées peinent à s’y retrouver. Place à la contemplation. Du bout de ses épingles à cheveux, l’artiste attaque son support, lui conférant cet aspect granuleux, sorte de peau de bête se prêtant au jeu de l’art contemporain. Multicolores, monochromes ou dégradées, les toiles laissent apparaître des visages issus de notre imaginaire le plus enfoui. La salle des électrocardiogrammes sur mesure se charge de placer le visiteur face à une radicalité vibrante, féministe, qui s’applique à l’extirper de sa torpeur de citadin angoissé. Une…
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“Femme qui rit va t’elle (vraiment) au lit?”
«…et c’est là que j’ai sorti mon nez rouge de ma poche de veste » Eclat de rire de la Belle tant convoitée. Ses dents rayonnent telles les facettes polies du diamant que vous espérez qu’elle souhaitera peut-être que vous lui glissiez un jour au doigt, mais cela est déjà une autre histoire. Elle a la beauté singulière des femmes de goût, rayonne. De ses mouvements exhale l’Ambre de Serge Lutens. C’est celle qu’il vous faut, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Et puis, pierre précieuse ou pas, un coït dans les règles de l’art entre adultes consentants, ce serait déjà très satisfaisant. Pour le moment, vous constatez que…